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Palais des Congrès | Porte Maillot | Paris - France
du 26 au 30 avril 2010
VII Congrès de l’Association Mondiale de Psychanalyse
Semblants et Sinthome
VII Congrès de l’Association Mondiale de Psychanalyse
 
Editorial - Principe de précaution et cellule de crise
Éric Laurent
 

Au 21ème siècle, la définition du bien commun n’est pas simple. Les autorités européennes qui ont fermé l’espace aérien européen ont plongé dans des limbes imprévues, près de sept millions de passagers dans le monde, répartis dans 313 aéroports. Les autorités persistent à répéter qu’elles ont fait leur devoir au nom du principe de précaution. Il semble cependant que le Président Medvedev a réussi à se glisser entre les nuages pour rejoindre Cracovie. Mme Merkel, elle, est rentrée des Etats-Unis en passant par Lisbonne, puis Rome en avion, puis une voiture jusqu’à Bozen, Tyrol du Sud. Puis, le lendemain, un bus lui fit parcourir les 850 kilomètres restant jusqu’à Berlin. Parmi ces 7 millions de passagers, donc, toutes sortes de situations. Pour rapatrier les 150 000 anglais qui sont sur le continent, l’Angleterre, en campagne électorale, ne lésine pas sur les moyens : 80 000 places supplémentaires en Eurostar et la Royal Navy. Le HMS Albion, navire de débarquement, est en route vers l’Espagne. Pour les 150 000 français aussi en rade, c’est la mobilisation. Les Français de New York sont sollicités pour loger les 5 000 compatriotes en souffrance. On prévoit le renforcement sur le continent de liaisons par train et cars ainsi que l’hébergement pour les voyageurs démunis. Les aéroports du Sud de la France sont prêts à travailler en surcapacité. Par ailleurs « toutes les dérogations possibles et imaginables » vont être accordées à la circulation des cars. Donc, d’un côté le principe de précaution, de l’autre la dérogation. La tension dialectique devient intéressante.

Du côté des compagnies aériennes, on trouve que les autorités ont surréagi au nom du principe de précaution. « Nous sommes assez avancés dans cette crise pour exprimer notre insatisfaction sur la façon dont les gouvernements ont géré la crise » a déclaré le directeur de l’IATA, Giovanni Bisignani. Il a aussi parlé de « pagaille européenne » et « d’embarras pour l’Europe ». Le directeur de la Lufthansa, dont les actions ont perdu 5% en Bourse, a critiqué les autorités lundi matin, pour ne pas avoir procédé à un calcul de concentration des cendres dans l’atmosphère « apparemment, jusqu’à 8 000 mètres, il n’y a pas de cendres volcaniques ».

Les contrôleurs aériens sont, bien entendu, pour. On ne prend jamais assez de précautions. Mais les compagnies privées procèdent à des essais pour essayer de forcer le nuage d’une façon ou d’une autre. Un Airbus-380 d’essai va monter jusqu’à 12 000 mètres pour voir ce qu’il en est. A 14 heures, Air France déclare qu’aucune anomalie n’a été révélée à l’issue des cinq vols d’évaluation effectués dimanche. A 15 heures 30, c’est au tour du directeur général de la Compagnie aérienne British Airways de déclarer que la fermeture de l’espace aérien britannique est inutile. A 16 heures 15, la Lufthansa annonce qu’elle va pouvoir rapatrier 15 000 passagers, profitant d’une autorisation obtenue pour 50 avions longs-courriers. Même l’OTAN a affirmé que le nuage n’affectait pas ses opérations, bien qu’une responsable américain a fait état d’un problème sur un moteur de chasseur F-16. Les responsables sont-ils vraiment responsables ?

Que peut-on attendre ? Les avis divergent. La fonte de la totalité du glacier va-t-elle stopper l’activité explosive et donc la projection de cendres, ou la teneur en silice plus grande des cendres indique-t-elle un potentiel explosif plus élevé ? Prenant à contre-pied les prophètes du pire, en début d’après-midi de ce lundi, une géophysicienne islandaise annonce que « le volume de cendres rejeté a beaucoup baissé et la colonne ne dépasse plus les 3000 mètres, soit moins de la moitié de ce qu’elle était au plus fort de l’éruption ». Peut-on lui faire confiance ? Le vulcanologue qui a passé sa vie à étudier le volcan Eyjafjöll situé sous le glacier Eyjafjallajokull était, ironie de l’histoire, en Congrès à Paris lorsque l’éruption a commencé. Il est bloqué ici. L’éruption elle-même peut durer plusieurs semaines, mais l’important ce sont les cendres. On attend des vents du sud-ouest en fin de semaine pour rejeter les nuages vers le nord et laisser passer les avions. Va-t-on vers une Europe durablement soumise aux girouettes ?

Ne faudra-t-il pas prendre des risques, calculés bien sûr, et ne pas se soumettre entièrement aux interdictions protectrices ? L’Europe va-t-elle confirmer son espace de discours comme celui d’une « norme sans force » ou d’un « risk adverse power » ?

Nous saurons tout cela à mesure que la situation va évoluer. La cellule de crise mise en place par l’AMP est attentive aux détails. Nous sommes prêts à envisager toutes sortes de développements et à rester en contact par vidéo conférence ou streaming avec toute l’AMP. Quoi qu’il en soit, les aléas du déroulement des événements nous renseigneront sur la structure de l’ordre symbolique dans le 21ème siècle que nous anticipons.

A demain,

Eric Laurent, le 19 avril 2010, 17 :15

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L’accueil du Congrès, le lundi 26 avril, est à 8h00

Les 1.486 inscrits doivent prendre:

1- Leur valisette, pour cela 14 guichets seront ouverts.
2- Leur écouteur pour traduction simultanée du lundi, mardi, jeudi et vendredi

Le lundi nos activités scientifiques commencent à 9h00
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