À Buenos Aires, dans le local de l’EOL: Première Soirée Préparatoire du Congrès AMP-2010, Semblants et sinthome

Le mercredi 27 mai a eu lieu, au local de l’EOL, la première soirée prépartoire vers le Congrès de l’AMP-2010. Nous avons eu le plaisir d’entendre et converser avec Graciela Brodsky et Leonardo Gorostiza, dont les travaux figurent dans le volume du Congrès Scilicet.

Avec beuacoup d’enthousiasme et la délicate coordination de Silvia Tendlarz, les auteurs ont traité les thèmes de "Vérité et mensonge" et de l’ "Insconsistance", respectivement. Les commentateurs, Frida Nemirosky et Ernesto Sinatra ont tenu des propos aussi précis que rigoureurx.

Frida décrivit le texte de Graciela s’appuiyant sur la figure d’un arc tendu entre les premières élucubrations de Freud sur la complexité de la notion de la vérité en psychanalyse et la problématisation que Jacques-Alain Miller produit dans son dernier Cours, sur le statut de la vérité à la fin de l’analyse. Elle fit aussi l’ éloge du texte, aussi bref que clair, et en soulignant la complexité de sa construction et les ouvertures qu’il propose. Par exemple, les noions de vérité ou d’élucubration de savoir de l’inconscient comme pur semblant –formulées par JAM à son Cours, sont reprises par Graciela à partir des premies textes de Freud.

Ainsi, sont mis en série, l’élection du mot d’esprit sur Cracovie où Freud essaie de montrer que la vérité peut avoir l’intension de mentir: le retour au cas d’Emma et dont Freud tire les notions des "fausses prémisses" et des "fausses conclusions" dans l’hystérie (proton pseudos), ou encore l’exemple trompeur de la jeune hommosexuelle qui permet à Freud de dire que l’inconscient peut mentir. Tout cela ne fut pas sans effet sur les assistants de la soirée, à en juger par la joie et le nombre des questions qui enrichirent prodigieusement le débat .

Dans la présentation du texte sur l’Inconsistance de Leonardo Gorostiza, texte centré par la lecture du monde contemporain, où "tout s’évanouit et où le sujet s’y perd dans un monde de semblants", l’auteur fit appel à la notion d’inconsistance de l’Autre pour la mettre en tension avec son corrélat antinomique, la consistance logique de l’objet petit a.

Leonardo, dans son propos, opposa l’inconsistance vers laquelle pourrait glisser la psychanalyse dans la recherche de la vérité par la seule voie du signifiant, si elle ne trouvait pas l’ancrage que l’objet petit a donne su sujet, aussi bien comme condensateur de jouissance obtenue à partir de la trame de son fantasme et que comme résultat de l’expérience d’analyse.

L’auteur fait un pas de plus dans son exposition, en disant que la seule issue au relativisme contemporain, inspirée de sa lecture de Rorty, serait ,à partir de la psychanalyse, par la voie du sinthome, dont le noyeau signifiant, jouissance et réel, permettrait à la fin de l’expérience, une invention du sujet sur le bon usage des semblants.

L’ "agudeza" du commentaire de Sinatra se centra particulièrement sur les propositions de l’auteur de l’Item de Scilicet. Le riche commentaire proposé au débat, suscita la réponse du public, à propos de la fin de l’analyse, du discours et la place du sinthome.

Telle fut l’ouverture que cette soirée proposa aux nombreux membres de l’AMP qui honnorerent ce rendez-vous propposé par Silvia Tendlarz, membre du Comité d’Action de l’École Une, et l’EOL, pour la préparation du Congrès de l’AMP-2010.