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Palais des Congrès | Porte Maillot | Paris - France
du 26 au 30 avril 2010
VII Congrès de l’Association Mondiale de Psychanalyse
Semblants et Sinthome
VII Congrès de l’Association Mondiale de Psychanalyse
 
Editorial - Vérité et jouissance
Éric Laurent
 

Aujourd’hui va commencer le tournoi de golf d’Augusta, le premier de la série des grands tournois. Il va marquer le retour de Tiger Woods sur les greens après le spectaculaire scandale sexuel qui s’est dévoilé à la suite d’un accident de voiture à la fin novembre 2009. Rapidement, cet accident se révélait le produit d’un mélange détonnant d’une scène de ménage explosive et du somnifère Ambien© commercialisé en France sous le nom de Stilnox©. Le nom générique est Zolpidem©. On lui connaît des effets secondaires comme le somnambulisme ou des comportements automatiques étranges ou inappropriés. Une douzaine de maîtresses du meilleur golfeur de l’histoire allaient bientôt se manifester en plus de celle que sa femme avait appelé de son portable cette nuit-là. L’une d’entre elles allait d’ailleurs révéler l’usage aphrodisiaque que faisait Woods de l’Ambien©, usage inventif, non répertorié sur la notice d’accompagnement du Stilnox©. La particularité de ce scandale sexuel qui a frappé les commentateurs est double. D’une part l’abondance des maîtresses, leur étonnante vulgarité, spécialement celle des porn-stars faisant savoir le plus de choses possibles des détails de la liaison. D’autre part la crudité des textes à contenu sexuel que la star du golf adressait à ses multiples conquêtes. Ces SMS ont vite reçu le nom de « sextos ».

L’ensemble contrastait violemment avec l’allure de gendre idéal qu’avait imposé Woods dont les contrats publicitaires avaient atteint les sommes les plus hautes jamais enregistrées dans l’histoire de tous les sports.

Jusqu’à la mort de son père, en 2006, Tiger menait une vie exemplaire dévouée au perfectionnement de son jeu. Il apparaissait timide avec les dames. Ce perfectionniste a été capable, bien qu’ayant 10/10 aux deux yeux, de se faire opérer pour améliorer encore sa vision. Tout était à l’avenant. Il avait réussi à devenir le joueur sur lequel reposait le succès des audiences télévisées lors de la retransmission des tournois de golf qui n’ont pourtant pas le rythme trépidant du foot, du basket, ou même du tennis.

Comment allait-il sauver les semblants ? L’enjeu était de taille pour le sport, le montant des redevances télévisées et les annonceurs. La première chose qu’il a entreprise est une thérapie pour « addiction sexuelle ». C’est maintenant la règle pour les acteurs ou sportifs qui sont découverts comme serial-philanderers.

Cette conception de l’addiction sexuelle contribue à ruiner la vieille conception de la « perversion » avec l’admission des droits des gays dans l’armée, les mariages de même sexe, la sortie du transsexualisme du cadre des affections etc. Tout de la sexualité est style de vie, nouvelles et anciennes normes mélangées. Il faut cependant se garder de l’excès. C’est sans doute l’enseignement que ses thérapeutes ont distillé au Tigre. Il s’excuse énormément actuellement du mal qu’il a fait à sa famille dans son égarement et apparaît penaud. Sa femme, modèle suédois qui fréquentait surtout les circuits du tennis, toujours amie avec Roger Federer, accompagne les transformations de son mari en restant d’un silence absolu, en le laissant s’exprimer toujours seul. C’est une position originale. Ni avec lui, ni sans lui, elle se fait toujours voir en public avec les enfants, mère exemplaire.

C’est ainsi que vivent ceux qui sont « sous le regard du monde » lorsque les particularités de leur sinthôme passent dans le champ du visible. Juste avant le tournoi d’Augusta, Nike a diffusé une publicité, la première depuis le scandale. La grande marque a pour l’occasion abandonné son slogan habituel « Just do it » qui serait sans doute apparu inopportun. Elle a réalisé un sobre spot de trente secondes où apparaît Tiger, immobile, avec en voix off, la voix de feu son père, Earl Woods, qui lui demande hors contexte et pour cause quels ont été ses pensées, se sentiments. Le spot se conclut par « Did you learn anything ? », « As-tu appris quelque chose ? ».

La vérité et la jouissance ne sont pas toujours capitonnées par le Nom-du-Père, c’est un des enseignements que nous pouvons tirer de la matière clinique du mercredi 28 avril. Comme vous le verrez, elle comporte une séquence où deux sujets se retrouvent « sous le regard du monde » très différemment de la star.

Elle comporte aussi des enseignements sur les conséquences pour un sujet d’avoir comme « scène primitive » l’originalité de surprendre ses parents échangistes ou comment un sujet a pu construire la particularité d’un travestisme ou encore d’une détermination transsexuelle. On rencontrera aussi, lors de cette matinée, des sujets névrosés, hystérique ou obsessionnels, qui ne cessent pas pour autant d’être surprenants dans la précipitation de leur sinthôme. Les analystes rendent compte aussi de façon non convenue de leurs positions et de leurs interventions.

Lisez, dans le détail du programme de la matinée du mercredi 28 avril, le jour « del sintoma desnudado ». Vous y apprendrez avec nous comment la vérité est « sœur de jouissance », comme le dit Lacan dans le Séminaire XVII.

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Programme de la matinée du mercredi 28 avril

Six salles sans traduction simultanée

Marco Focchi et Marcela Ruda
Les semblants du corps dérangés par le sinthôme

Focchi, Marco. « Tutto ma questo no ! »
Ruda, Marcela. El entierro del clown.

Marco Mauas et Sonia Chiriaco
L’hystérie et le sentiment du vivant

Mauas, Marco. La histeria no es teatro.
Chiriaco, Sonia. Le bruit des talons.

Ram. Mandil et Claude Quenardel
Le traumatisme de la scène primitive et les semblants de la jouissance

Mandil, Ram. Corpo : semblantes e sinthoma.
Quenardel, Claude. « Faire homme ».

Nicolas Jude et ElisaAlvarenga
Les semblants de la sexuation et l’au-delà du semblant phallique : travesti et transexualisme

Jude, Nicolas. « Je suis borderline ».
Alvarenga, Elisa. A falo como semblante para um homem.

Eduardo Abello et Anne Béraud
La particularité de la jouissance féminine - L’hystérie du tout

Abello, Eduardo. El padre y lo ridiculo.
Béraud, Anne. Jouissance feminine et sinthome.

Santiago Castellanos de Marcos et Nathalie Georges
Le découpage des semblants du coprs par le texte et l’organe

Castellanos de Marcos, Santiago. El ilusionista.
Georges, Nathalie. Le procès verbal.

Pierre Naveau et Irene Kuperwajs
L’hystérie et les bords du vide

Naveau, Pierre. L’Européenne et son pari.
Kuperwajs, Irene. La « intacta ».

Ernesto Sinatra et Nathalie Charraud
L’usage des Noms du Père et le traitement de la forclusion

Sinatra, Ernesto. Un analisis cientifico.
Charraud, Nathalie. Du rond de ficelle au trèfle.

Fabian Fajnwaks et Paola Francesconi
La réduction signifiante maximale et le minimum vital

Fajnwaks, Fabian La restauratrice.
Francesconi, Paola. L’insulto come Partner.

Damiasa Amadeo de Freda et Maria Cecilia Galletti Ferretti
Le traitement du sinthome par le semblant de l’inconsistance

Freda de, Damasia Amadeo. Del maltrato al amor.
Ferretti, Maria Cecilia Galletti. Tudo é protocolo.

Sophie Gayard et Liliana Rossi
Les semblants de la lettre comme bords de la jouissance

Gayard, Sophie. Fermer les yeux.
Rossi, Liliana. Del fracaso del semblante al sinthoma.

Catherine Meut et Irene Leonor Accarini
La création et les bords du réel

Meut, Catherine. Un travail sur le désastre.
Accarini, Irene Leonor. La palabra entre semblante y sinthome.

Adriana Luka et Christina Drummond
Le semblant du corps et le réel de la voix dans la névrose et la psychose

Luka, Adriana. « Yo no pertenezco a ese club ».
Drummond, Christina. Crer no corpo.

Simone Souto et Anne Ganivet-Poumellec
Traitements par des semblants particuliers de l’érotomane et du harcèlement au travail

Souto, Simone. Um jeito para o sinthoma.
Ganivet-Poumellec Anne. Un compte à rebours.

Marina Recalde et Amanda Goya
Le délire sur le père comme traitement de la forclusion

Recalde, Marina. Un-padre, un uso possible del semblante.
Goya, Amanda. Cuando un semblante se queda corto.

Luc Vander Vennet et Chantal Bonnaud
Le renversement du fantasme et le bord de la jouissance

Vander Vennet, Luc. Homosexualité féminine entre parenthèse
Bonnaud, Hélène. Conception, semblant et sinthome.

Hélène Deltombe et Victoria Horne
Ce qui ne cède pas dans la névrose

Deltombe, Hélène. Du symptôme au sinthome.
Horne Reinoso, Victoria. Garder la main.

Juan Fernando Perez et Dalila Arpin
Sous le regard du monde

Perez, Juan Fernando. Un sintoma, mis semblantes y mi encuentro con el psicoanalisis
Arpin, Dalila. Faire de l’autre le point de mire.

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