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Palais des Congrès | Porte Maillot | Paris - France
du 26 au 30 avril 2010
VII Congrès de l’Association Mondiale de Psychanalyse
Semblants et Sinthome
VII Congrès de l’Association Mondiale de Psychanalyse
 
Editorial - L’ordre mortifère et l’ordre sinthômatique
Éric Laurent
 

Le Forum-Psy du 7 février avait comme titre « Evaluer tue ». Nous y avons développé une lecture polyphonique de la série des suicides à France Telecom, leurs significations et leurs énigmes. Aujourd’hui paraît un livre particulier « Pendant qu’ils comptent les morts », long entretien entre un ancien salarié, Marin Ledrun, et une psychiatre, Brigitte Font le Bret. Pour la première fois sont rendues publiques dans le détail les méthodes, la langue du harcèlement managérial, les conséquences subjectives de la surveillance de tous les instants subie par les salariés, avec le chiffrage de toute leur activité. La publication du livre vient après la décision du Parquet de Paris, jeudi 8 avril, d’ouvrir une information judiciaire pour « harcèlement moral et insuffisance du document d’évaluation des risques ». La base en est le rapport de l’inspection du travail remis en février, mettant en cause globalement « la politique de réorganisation et de management » menée depuis 2006.

Après de timides ouvertures critiques de la justice envers les méthodes des entreprises, c’est l’ouverture en fanfare d’un débat public qui n’est pas prêt de se refermer. C’est l’échec patent de la politique de noyage de poisson menée par le Centre d’analyse stratégique, héritier du commissariat au plan, ses rapports sur la difficulté scientifique de corréler stress et suicide d’une part, et de mesurer objectivement la perte d’estime de soi d’autre part. C’est aussi l’échec de la politique de la nouvelle direction. Elle est double. D’une part reconnaître implicitement les méfaits des méthodes promues depuis 2006 – on ne les condamne pas, on dit simplement qu’il n’y aura plus de mobilités forcées et que la hiérarchie ne sera plus sourde à la souffrance sociale des salariés. D’autre part, la direction annonce « vouloir remettre du collectif dans les rémunérations ». Elle reconnaît, implicitement là aussi, qu’elle était allée trop loin dans la persécution individualisée du chiffrage des performances de chacun.

« Remettre du collectif » dans les rémunérations consiste à élaborer un nouvel index chiffré censé mesurer la satisfaction des salariés dans leur travail. Il porte le nom d’index de « performance sociale de l’entreprise ». Il procèdera sans doute par questionnaires élaborés par le cabinet Technologia qui en est à un troisième rapport sur l’état de l’entreprise qui reste aussi mauvais. La stratégie de communication était claire : annoncer un nouvel index, plus tendre, et demander que l’on travaille dorénavant en silence en se faisant oublier des medias. C’est la recommandation faite par le Centre d’analyse stratégique. La meilleure façon d’arrêter une épidémie de suicides c’est de ne plus en parler dans les medias. Un exemple viennois d’une épidémie de suicides dans le métro vient à l’appui. Elle a été stoppée quand on a réussi à empêcher les medias d’en parler. C’est complètement méconnaître la spécificité des suicides qui visent l’entreprise. Par cet acte, les sujets s’adressent à l’Autre de la civilisation et témoignent au sens le plus fort du terme, que le monde du travail a été ravagé par la fétichisation du chiffre.

La stratégie de l’édredon par changement d’index n’a pas marché et ne marchera pas. Les bouches s’ouvrent. Le 12 avril, un responsable régional de « La Poste » convoquait une réunion ayant pour but « la chasse et l’extermination des vendeurs zéro ». La lettre a été rendue publique par un syndicat et la presse s’en est fait l’écho. Communiqué embarrassé de la Direction centrale de l’entreprise, mutation de l’auteur n’ont pas tardé.

Quelque chose de la langue managériale va sans doute changer pour éviter les pataquès à répétition. Quelque chose de cette langue était devenu fou, ivre de violence, rempli d’une démesure qui dit la vérité mortelle des soit disant mesures. Il y a de multiples formes de silence, par exemple le silence d’après le bien dire et le silence de la pulsion de mort. Le débat public qui ne cesse de s’amplifier permet de sortir du silence de mort. Souhaitons qu’il puisse, après un long temps pour comprendre, trouver une conclusion sur une plus haute forme du silence.

Aujourd’hui, nous levons le voile sur la matinée du jeudi 29 avril. C’est la seule séquence du Congrès explicitement consacrée à son thème : Semblants et Sinthôme. Elle est là encore distribuée en trois séries d’exposés et se conclut par l’intervention de Jacques Aubert. Il a fallu repenser plusieurs fois la composition de cette séquence puisque deux des exposants prévus depuis longtemps, Leonardo Gorostiza et Anne Lysy, ont été récemment nommés AE. La grande surprise vient maintenant. Les attentes qui entourent le Congrès pourront-elles se reporter sur le Congrès suivant ? Son titre, qui s’inscrit dans la série des ternaires dégagés par Jacques-Alain Miller lors du Congrès de Buenos-Aires en 2008, est une borne de départ. Il est large et solide et pourra affronter toutes les bourrasques.

C’est « l’ordre symbolique au XXIème siècle » avec son sous-titre « Il n’est plus ce qu’il était. Quelles conséquences pour la cure ? ». Vous le voyez, le brainstorming devra prendre en compte la tyrannie de la transparence. Comment sera-t-il organisé ? Vous le saurez demain.

A demain,
Eric Laurent, le 15 avril 2010

Correspondance
Vorrei sottolineare l’importanza dell’osservazione di Jesus Santiago sulle due differenti posizioni (topologiche) del sinthomo. Solo il riferimento al sembiante permette di articolarle diversamente. Nel sinthomo come esaustione dell’interpretazione, infatti, il simbolico ha svolto il suo compito di dialettizzare l’immaginario e si propone come “rinnovato” nell’inanellamento S+∑. Il sinthomo come la mia “dinguerie”, invece, è il quarto anello del nodo quando non fa corpo con il simbolico, che quindi è incapace di mettere a fuoco l’immagine ed è preso in un gioco di falsi sembianti (una sorta di alimentazione forzata). Mettere questa dinguerie sotto transfert è il compito dove l’analista si distingue dall’operatore della “salute mentale” e puo’ condurre il soggetto al gusto della parola. La mentalità infatti è a sua volta un falso sembiante, che non ha la forza di supplire al mito e alla caduta degli dei.

Carlo Vigano

Réponse Le Nom-du Père est un symptôme. Il fait quatrième rond de ficelle nécessaire à ce que le nœud tienne. Mettre à sa place le sinthôme conçu comme résidu de l’interprétation est fécond. J’aime aussi cette proposition de Vigano selon laquelle la mentalité est un mythe fragile, un faux-semblant.
EL

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Programme du jeudi 29 avril

Brainstorming day

Matin : Semblants et sinthôme
9h30 – 10h30
Semblants phalliques

Présidents : Vicente Palomera, Monica Torres

Savoir dire le non
Marie-Hélène Blancard
Les semblants dans le contrôle, le réel de la formation du psychanalyste
Romulo Ferreira da Silva
Le semblant entre un homme et une femme
Silvia Tendlarz

10h30 – 11h30
Au-delà du semblant : le reste

Présidents : Ronald Portillo, Sandra Grostein

El falo y sus cifras
Miquel Bassols
Le phallus, résidu qui vérifie
Rose-Paule Vinciguerra
A alterida do falo no corpo feminino
Ana-Lydia Santiago

11h30 à 12h00
Pause café

12h – 13h
Le bord et ses conséquences

Présidents : Lucia d’Angelo, Philippe La Sagna

Bord de semblant
Pierre Malengreau
Psychanalyser au siècle du fétichisme généralisé
Pierre-Gilles Guegen
D’un ouvrage de dame
Jacques Aubert
Après-midi : Brainstorming

15h – 16h
Conférence d’Eric Laurent

16h – 18h
Brainstorming sur le thème du Prochain Congrès de l’AMP

Programme
Textes et papers
Bibliographie du thème
Nouveautés
Le Journal du Congrès
Soirées Préparatoires
Bibliographie raisonnée
Hébergements à Paris
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