La deuxième soirée préparatoire du VII Congrès de l’AMP 2010 "Semblants et sinthome" a eu lieu le 24 juin dernier à l’EOL (Buenos Aires). A cette occasion, deux nouveaux travaux du volume Scilicet ont été présentés. En l’occurence, "Pas-tout" d’Adriana Rubistein et "Savoir y faire" de Maurizio Tarrab. Ces textes ont été commentés par Flory Kruger et Juan Carlos Indart. Leur lecture attentive et rigoureuse ainsi que l’animation si réussie de la soirée par Angélica Marchesi ont permis un dialogue productif avec les auteurs.
L’exposé d’Adriana Rubinstein s’est centré sur les formules de la sexuation du côté homme et du côté femme par rapport à la fonction phallique et la conséquence qui en découle quant aux différents modes de réponse du sujet face à l’absence du rapport sexuel. Flory Kruger en a dégagé certains points cruciaux, par exemple la façon dont une femme peut résoudre l’impossible du non rapport sexuel en faisant de la relation à l’homme un ravage. Flory Kruger a proposé d’articuler la notion du pas-tout au ravage de la relation mère-fille. Ce ravage est dépendant de la logique du pas-tout qui caractérise aussi bien la mère et la fille en tant que femmes. Un autre point soulevé a été celui du surmoi féroce chez la femme, conséquence du fait que pas toute la jouissance féminine est articulée au phallus. De même, Flory Kruger a mis en tension ce surmoi féroce avec ce que Freud a désigné comme la labilitée du surmoi féminin. Ces réflexions ont conduit à la proposition de distinguer la "perforation" des semblants à la fin de l’analyse de la dénonciation des semblants propres à la position hystérique. Ces questions ont donné lieu à des échanges animés avec le public.
La présentation du texte de Maurizio Tarrab a permis à son auteur de reprendre les notions d’acte et d’événement liés au savoir y faire avec le sinthome à la fin de l’analyse. Maurizio Tarrab y a ajouté les notions de transformation, opportunité et continuité. Juan Carlos Indart a proposé de penser la différence entre restes symptomatiques et sinthome à la fin de l’analyse. Parmi ces restes qui rendraient possible la production d’un sinthome, il y a le fétiche et la phobie. Par ailleurs, Indart l’a mentionné, il existe une difficulté. Ainsi que Jacques-Alain Miller l’a montré, le sinthome a été inventé à partir du cas Joyce en tant que désabonné de l’inconscient. Or, il est ici question de sinthome pour un sujet abonné à l’inconscient. Enfin, Juan Carlos Indart a fait porter l’accent sur le "y" du savoir y faire qui pourrait bien illuster les propositions de Maurrizio Tarrab relatives à l’opportunité, à la transformation et la continuité. Ne pourrait-on pas traduire cette expression fançaise du "savoir y faire" par "se débrouiller avec"? En effet, si l’on traduit litéralement le "savoir y faire" par "saber hacer", le " y" renvoyant au faire avec ce qui est ou ce que l’on a à sa disposition disparaît.
La Commission d’organisation AMP. |